Albums & collaborations
‘Improvisations pour Georges Braque’
piano solo (2014)
selected tracks
EN
By Franpi Barriaux (Citizen Jazz)
The solo album Round Trips, released in 2012, had allowed us to acutely define Or Solomon's dreamlike and purposeful universe. This pianist is often remembered as having been Magic Malik's partner in his quaintet at the beginning ofe2000's ; he has kept from this period a taste for complex rhythms and airy atmospheres. But for several years now, Solomon has enjoyed working as a soloist on elegantly contoured improvised music that draws heavily on his classical background. This is evidenced here by "Sun", where the right hand basks in a cottony atmosphere with a very "Satiean" poetry before plunging into the ardent gravity of a hammered left hand.
In 2013, Or Solomon is invited to perform on the occasion of the 'Sleepless Night' event at the Grand Palais. The Parisian museum hosted an exhibition of Georges Braque and it is suggested to him to improvise on the canvases. These Improvisations are the fruit of this concert. Solomon does not try to transcribe on his keyboard black and white the warm colors of the paintings, but is inspired by the overall approach of the painter to take possession of the entire exhibition. The idea is not in vain… a very deconstructed approach where the movement is of capital importance.
Full of details and precisions as if he was putting a smokescreen… the raw recording, releasing the band without editing the improvisations, makes it possible to relive the concert as it was under the canopy of the Grand Palais, even when the alarm bell of an audio-guide brings a crystalline counterpoint to the game, or a murmur is instilled in the scene. He enjoys it and uses these small incidents to open other angles, other points of view, to discover other lights. When he throws some ping-pong balls into the heart of his piano, the "X-Ping", Solomon completes his contemplative journey by playing with Cubist symbolism. The ball and the string, stylized on the album’s art-work, certainly refer to the painter's perspectives, but are also part of the pianist's aesthetic, which offers us here more than a guided tour.
FR
Par Franpi Barriaux (Citizen Jazz)
L’album solo Round Trips, sorti en 2012, nous avait permis de définir avec acuité l’univers à la fois onirique et volontaire d’Or Solomon. Ce pianiste reste souvent dans les mémoires comme ayant été le comparse de Magic Malik au sein de son quartet, au début de ce siècle ; il a gardé de cette période un goût pour les rythmiques complexes et les atmosphères aériennes. Mais depuis plusieurs années, Solomon aime à travailler en soliste une musique improvisée aux contours élégants, qui puise largement dans son bagage classique. En témoigne ici « Sun », où la main droite se prélasse dans une atmosphère cotonneuse à la poésie toute « satienne » avant de plonger dans l’ardente gravité d’une main gauche martelée.
En 2013, Or Solomon est invité à se produire à l’occasion de la Nuit Blanche au Grand Palais. Le musée parisien accueille alors une exposition de Georges Braque ; on lui suggère donc d’improviser sur les toiles, et ces Improvisations sont le fruit de ce concert. Solomon ne cherche pas à transcrire sur son clavier noir et blanc les tableaux aux couleurs chaudes, mais s’inspire de la démarche globale du peintre pour s’emparer de l’exposition toute entière. L’idée n’est pas vaine. On retrouve un morceau déjà présent sur Round Trips, « No Mad », une approche très déconstruite où le mouvement revêt une importance capitale. D’autres pièces de cet album, écourtées, se déploient sans se diluer, se font plus anguleuses.
Le propos fouillé, précis, fourmille de détails, comme pour mieux brouiller les pistes. Le choix par exemple de livrer la captation brute, sans montage, permet de revivre le concert tel qu’il a été sous la verrière du Grand Palais, même quand la sonnerie d’alarme d’un audio-guide apporte un contrepoint cristallin au jeu lumineux du pianiste, ou qu’un murmure s’instille dans son esquisse. Il s’en amuse et se sert de ces petits incidents pour ouvrir d’autres angles, d’autres points de vue, pour découvrir d’autres lumières. Lorsqu’il jette au cœur de son piano quelques balles de ping-pong pour mieux harmoniser l’aléatoire (« X-Ping »), Solomon parachève son voyage contemplatif en se jouant de la symbolique cubiste. La balle et la corde, stylisées sur la pochette renvoient certes aux perspectives du peintre, mais sont aussi partie prenante de l’esthétique du pianiste, qui nous propose ici bien plus qu’une visite guidée.
‘ROUND-TRIPS, piano solo’
piano solo (2012)
selected tracks
EN
By Franpi Barriaux (Citizen Jazz)
Pianist Or Solomon is one of those discreet sidemen that we are always delighted to discover on stage or on record, because he is often associated with quality productions. For a long time, he was the keyboardist in the Magic Malik Orchestra, and he marked the "XP" period with his melodic approach. Based in Paris but originally from Tel Aviv, he then devoted himself to variety music (Camille, Abd Al-Malik...) and to a close collaboration with the slammer Fred Nevcherilian. More recently, he was noticed in the Anti Rubber Band Factory of Yoram Rosilio in a more radical style. With a solid classical background, all he needed was to embark on a solo journey within his very poetic universe.
Produced, directed and played alone, Rounds Trips (carried with conviction by the artist on the canvas) could not be more personal. Better than a portrait, it exposes in twelve short pieces Or Solomon's personality and his taste for moving images ("Points de suspension") in the course of an excursion deep into his imagination. The melodies, very worked, are played without superfluous virtuosity. Like Eric Watson, the pianist seeks above all to tell stories that sometimes intertwine. On a piece like "No Mad", his very pointillist playing and his adventurous left hand evoke a vaporous Orient where Satie's minimalism would meet Chopin's counterpoints.
The influence of the latter in Or Solomon's dreamy approach is obvious, especially on "A tour de rôle". However, jazz is never far away; it escapes sometimes from a complex rhythmic, sometimes from a phrase repeated over and over again ("Steam"). Although the record is conceived as a solo, some of Solomon's pieces betray a certain taste for collective play - without losing their strength. "Tempolix", for example, with its hammered scale in the left hand that becomes more and more altered, could very well be imagined in a larger formation - a formation in which the pianist would of course be the leader. A perspective that we are looking forward to.
FR
Par Franpi Barriaux (Citizen Jazz)
Le pianiste Or Solomon fait partie de ces sidemen discrets que l’on est toujours ravi de découvrir sur scène ou sur disque, car il est souvent associé à des productions de qualité. Longtemps détenteur des claviers au sein du Magic Malik Orchestra, il a marqué la période « XP » par son approche mélodique. Installé à Paris mais originaire de Tel Aviv, il s’est ensuite consacré à la variété (Camille, Abd Al-Malik...) et à une collaboration étroite avec le slameur Fred Nevcherilian. Plus récemment, il a été remarqué au sein de l’Anti Rubber Band Factory de Yoram Rosilio dans un style plus radical. Doté d’une solide formation classique, il ne lui manquait plus que de se lancer dans un voyage solo au sein de son univers très poétique.
Produit, réalisé et joué en solitaire, Rounds Trips (porté avec conviction par l’artiste sur la toile) ne saurait être plus personnel. Mieux qu’un portrait, il expose en douze courts morceaux la personnalité d’Or Solomon et son goût pour les images en mouvement (« Points de suspension ») au fil d’une excursion au plus profond de son imaginaire. Les mélodies, très travaillées, sont jouées sans virtuosité superflue. A l’instar d’Eric Watson, le pianiste cherche avant tout à conter des histoires qui parfois s’entremêlent. Sur un morceau comme « No Mad », son jeu très pointilliste et sa main gauche aventureuse évoquent un Orient vaporeux où le minimalisme de Satie croiserait les contrepoints de Chopin.
L’influence de ce dernier dans l’approche onirique d’Or Solomon est d’ailleurs évidente, notamment sur « A tour de rôle ». Cependant, le jazz n’est jamais loin ; il s’échappe tantôt d’une rythmique complexe, tantôt d’une phrase répétée à l’envi (« Steam »). Bien que le disque soit pensé comme un solo, certains morceaux de Solomon trahissent un goût certain du jeu collectif - sans pour autant perdre de leur force. « Tempolix », par exemple, avec sa gamme martelée à la main gauche qui s’altère de plus en plus, s’imagine très bien en plus grande formation - une formation dont le pianiste serait bien sûr le leader. Une perspective qu’on guette avec impatience.
collaborations
David Linx - Hunter (feat. Or Solomon) [Official Music Video]
MAGIC MALIK ORCHESTRA // 00-237 : XP-1 (Label Bleu 2002)
Malik Mezzadri compositions, Flute, Voice
Denis Guivarc'h alto saxophone
Or Solomon keyboards
Sarah Murcia doublebass
Maxime Zampieri drums
guests:
Steve Coleman alto Saxophone
Mohamed Rifi-Saïdi oud
MAGIC MALIK ORCHESTRA // 13 XP Song’s Book (Label Bleu 2003)
Malik Mezzadri compositions, Flute, voice
Denis Guivarc'h alto saxophone
Sarah Murcia doublebass
Or Solomon piano & keyboards
Maxime Zampieri drums
guests:
Nelson Veras guitar
DJ RBL scratches
MAGIC MALIK ORCHESTRA // XP-11 (Label Bleu 2004)
Malik Mezzadri compositions, Flute, voice
Denis Guivarc'h alto saxophone
Sarah Murcia doublebass
Or Solomon piano & keyboards
Maxime Zampieri drums
guests: